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Agroéconomie Transport / Logistique Rouen

Une meilleure campagne céréalière pour Senalia

Publié le  12/01/2018
François Colombier
Une meilleure campagne céréalière pour Senalia
Après un exercice 2016 / 2017 catastrophique, Senalia note une reprise de l’activité céréalière sur la place portuaire rouennaise.

Tout doucement, les céréales françaises reprennent des couleurs. Il est vrai qu'il était difficile de faire pire que la campagne 2016/2017, la pire depuis 13 ans, avec ses 4,9 Mt manutentionnées et une qualité de très forte diminution. " La moisson 2017 s'est déroulée dans de meilleures conditions ", relève Gilles Kindelberger, directeur général du groupe Senalia, qui exploite les terminaux céréaliers et agro-industries du port de Rouen.

 

La France a retrouvé son étiage moyen de 38 Mt, avec des produits de très bon niveau. Tout n'est pas complètement rose, et Gilles Kindeberger regrette les retards pris dans l'expédition en fin d'année dernière, risquant de créer des difficultés logistiques dans les prochains mois. " Cela a donné l'opportunité aux concurrents de prendre des positions en Afrique du Nord, là où nous sommes très présents ", souligne-t-il, pensant aux céréaliers de la Mer Noire ou d'Argentine. " Il faut être en mesure de servir les marchés quand ils se présentent et ne pas attendre d'hypothétiques hausses de cours ", prévient-il. 

 

  • Reprise en cours

Senalia a su faire le gros dos dans les circonstances très défavorables qui ont frappé le secteur. La diversification vers l'agro-industrie (trituration, sucre, cacao, bio-éthanol…), entamée depuis plusieurs années, a portes des fruits avec une activité constamment au-dessus des 3 Mt, même si là aussi une baisse globale de 5 % est enregistrée, sans commune mesure il est vrai avec les – 72 % du blé ou les – 49 % de l'orge. 

 

Senalia a poursuivi sa stratégie d'investissement avec plus de 15 M€ engagés entre 2017 et 2018, pour un montant total de 41 M€ sur les cinq dernières années. Ces efforts vont aboutir en 2019 à la mise en place de trois portiques de chargement à Grand-Couronne, en mesure d'accueillir les navires type panamax.

 

  • Le port de Rouen impacté

Le programme d'amélioration des accès maritimes du port de Rouen sera en effet achevé à la fin 2018. L'approfondissement du chenal et le gain d'un mètre de tirant d'eau permettront en effet de charger de 40 à 50 000 tonnes les navires céréaliers contre 35 000 au maximum aujourd'hui. La place portuaire rouennaise a bien évidemment souffert fortement de la conjoncture agricole, terminant l'exercice 2017 en baisse de 4,6 % à 20,05 Mt, avec une chute libre de 18 % des céréales.

 

Les autres trafics sont relativement stables, avec une légère baisse des produits pétroliers et des conteneurs, tandis que, sur des volumes moins importants, les produits forestiers et papetiers ou encore les agrégats de constructions connaissent de spectaculaires croissances. 

 

 

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Par  François Colombier